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Soumis par jbellwald le jeu 18/04/2024 - 16:26

La voie de l’économie circulaire: quand des PME suisses allient réussite économique et respect de l’environnement 

Étude sur les PME de l'économie circulaire

Les PME suisses sont confrontées à des défis d’origines multiples: elles dépendent de l’importation pour se procurer les ressources importantes, bon nombre d’entre elles se sont fixé des objectifs climatiques ambitieux, et la tendance est à la préservation des ressources et à la réduction des déchets, en Suisse comme à l’étranger. Or l’économie circulaire peut s’avérer une aide pour relever ces défis. En adoptant des modèles économiques circulaires, les PME suisses peuvent gagner de l’argent tout en préservant les ressources, en économisant l’énergie et en réduisant les déchets. Une nouvelle étude a identifié 11 facteurs qui aident les PME suisses à réussir grâce à l’économie circulaire. 

«Nous pensons que cela vaut la peine d’envoyer un signal pour s’opposer à la mentalité de surconsommation et de gaspillage.» Telle est l’affirmation d’Aurel Greiner de l’entreprise revendo, un des 15 entrepreneurs suisses ayant rencontré le succès qui ont partagé leur savoir-faire dans le cadre de l’étude. La PME revendo répare les téléphones portables et les tablettes d’occasion, met à jour les logiciels et les vend sous garantie à de nouveaux clients. Ce reconditionnement s’inscrit dans un modèle économique circulaire, tout comme le partage, la réutilisation et la réparation, qui sont autant de stratégies particulièrement économes en ressources, vu qu’elles prolongent la durée de vie des produits. À l’heure actuelle, la plupart des PME suisses gèrent leurs activités selon un principe linéaire, à savoir mobiliser des ressources pour fabriquer des produits qui sont vendus, utilisés et éliminés. Seul un dixième des entreprises suisses misent à ce jour essentiellement sur l’économie circulaire. 

Partager, réutiliser et reconditionner, ou comment mettre l’environnement au premier plan 

Les PME, soit les entreprises qui comptent moins de 250 employés, jouent un rôle décisif à cet égard, car elles représentent plus de 99 % des entreprises en Suisse. Afin de leur montrer la voie vers l’économie circulaire et de les soutenir, l’OFEV et le SECO ont commandé une étude au think and do tank sanu durabilitas. L’objectif était d’identifier les facteurs déterminants permettant aux PME suisses une intégration réussie de l’économie circulaire dans leurs modèles économiques. En plus d’examiner les PME qui ont réussi à tirer leur épingle du jeu dans l’économie circulaire en Suisse, l’étude s’est aussi attachée à analyser l’état actuel de la recherche internationale sur la question. Par ailleurs, cinq experts ont été mis à contribution pour leur connaissance du sujet. 

Il s’agit de la première étude portant spécifiquement sur les PME suisses de l’économie circulaire. C’est aussi la première à se concentrer sur les modèles économiques circulaires particulièrement économes en ressources, centrés sur le partage, la réutilisation et le reconditionnement. 

Contribution de sanu durabilitas, autrice: Heidi Schmidt 

Les 11 clés du succès

 

 


 

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    N°1: Mettre en évidence le bénéfice apporté – Communiquer la plus-value des produits ou services circulaires par rapport à la production linéaire afin de se démarquer des concurrents et d’attirer de la clientèle et des partenaires.

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    N°2: Sortir de la niche écologique – Concevoir une expérience de consommation familière afin de ménager la clientèle, qui aura moins d’efforts d’adaptation à fournir, et d’élargir son cercle de clients au-delà de la niche écologique.

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    N°3: Présenter une offre facile d’accès – Montrer que la préservation des ressources n’est pas synonyme de sacrifices, car les produits et les services peuvent être conçus de manière à être faciles à utiliser. 

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    N°4: Changer les habitudes en douceur – Créer des incitations et des offres qui encouragent de nouvelles habitudes de consommation plus durables pour que les clients amorcent plus aisément le changement. 

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    N°5: Être présent physiquement – Se doter d’un point de vente central pour renforcer la confiance et accroître la visibilité des modèles économiques circulaires. 

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    N°6: Oser la nouveauté – Promouvoir une culture d’entreprise propice à l’innovation et à l’apprentissage de nouvelles compétences. 

  • Mirco Egloff, loopi
    N°1: Mettre en évidence le bénéfice apporté – «Nous mettons la plus-value pour notre public cible et nos partenaires au premier plan.» Mirco Egloff, loopi. loopi propose des abonnements pour la location de produits pour enfants. Dès que les poussettes ou les remorques de vélo ne sont plus adaptées, les abonnés ont la possibilité de les remplacer par un autre modèle. Selon une étude récente, un facteur déterminant pour la réussite de la PME est la mise en avant du bénéfice apporté dans sa communication: offre avantageuse et modulable pour la clientèle, service supplémentaire pour les partenaires commerciaux. L’entreprise se démarque ainsi de ses concurrents intégrés dans des modèles de production linéaire et gagne de nouveaux partenaires.  
  • Kasper Schlaeppi, Rework
    N°2: Sortir de la niche écologique – «Je veux que notre clientèle achète des vêtements Rework parce qu’ils lui plaisent.» Kasper Schlaeppi, Rework. Rework a révolutionné le marché de la seconde main. La PME crée de nouvelles collections à partir de vêtements usagés. Selon une étude récente, elle doit notamment son succès à la décision délibérée de sortir de la niche écologique. En proposant des collections régulièrement remises au goût du jour en différentes tailles et dans des boutiques situées en centre-ville, elle s’inscrit dans une expérience de consommation familière. Elle s’adresse en outre à un large public grâce à des coupes dans l’air du temps, qui laissent place à l’individualité et à la connexion émotionnelle.      
  • Stefan Maissen, Rent a Bike
    N°3: Présenter une offre facile d’accès – «Nous n’avons pas de procédures de réservation compliquées.» Stefan Maissen, Rent a Bike. Rent a Bike, qui fait figure de dinosaure parmi les PME florissantes de l’économie circulaire, propose des vélos en location depuis 1987. La PME ne se conçoit toutefois pas seulement comme une entreprise de location de vélos, mais plutôt comme un prestataire polyvalent offrant un service de location simple et flexible, un pack de protection et un service d’entretien complet ainsi que des vélos sûrs et bien entretenus à l’usage des entreprises et des particuliers. Selon une étude récente, un facteur déterminant pour la réussite de la PME a été de proposer un service facile à utiliser. 
  • Ivo Kuhn, Sharely
    N°4: Changer les habitudes en douceur – «Nous ciblons spécialement les produits que l’on utilise rarement et qui coûtent cher à l’achat.» Ivo Kuhn, Sharely. Bon nombre d’entre nous avons à la maison des objets que nous utilisons rarement, alors qu’ils pourraient justement être utiles à d’autres. Pourquoi, dans ce cas, ne pas louer ces objets qui ont déjà été achetés pour que celles et ceux qui ont en besoin n’aient pas à les acheter à leur tour ? Sharely propose la location dans l’ensemble de la Suisse d’objets de toutes sortes via une plateforme en ligne, ce qui permet d’économiser de l’argent et de la place, tout en préservant les ressources et en évitant l’accumulation de déchets. La personne qui met un objet en location ne court aucun risque, car elle est assurée et bénéficie d’une garantie de paiement. Selon une étude récente, un facteur de réussite déterminant pour la PME a été d’inciter, par son offre, à un changement en douceur des habitudes de consommation.    
  • Anna Mucha, OiOiOi
    N°4: Changer les habitudes en douceur – «La formule de l’abonnement permet de changer les habitudes.» Anna Mucha, OiOiOi. OiOiOi propose de louer des vêtements pour bébés et jeunes enfants via une formule d’abonnement. La location est simple comme bonjour : choisir un abonnement, composer son assortiment qui sera délivré par voie postale, utiliser les habits jusqu’à ce qu’ils deviennent trop petits et les renvoyer en échange de vêtements de la taille supérieure. Selon une étude récente, un facteur de réussite déterminant pour la PME a été d’induire un changement en douceur des habitudes. La formule de l’abonnement incite la clientèle à adopter un modèle de partage au lieu de la chaîne classique acheter-utiliser-jeter. 
  • Aurel Greiner, Revendo
    N°5: Être présent physiquement – «Nous réalisons 50 % de notre chiffre d’affaires dans nos filiales.» Aurel Greiner, Revendo. Revendo revend des smartphones, tablettes et autres produits électroniques reconditionnés. La PME les répare et les remet à neuf pour les revendre sous garantie. Elle a bâti un modèle d’affaires durable sur un segment dominé par la fièvre acheteuse du dernier modèle, en rendant des produits utilisés pendant un court laps de temps accessibles à des clients qui souhaiteraient un appareil de qualité, mais qui n’ont pas les moyens de se le procurer. Un facteur décisif dans la réussite de Revendo, comme le souligne une étude récente, est la présence de points de vente physique dans des zones piétonnes centrales. Ses boutiques lui permettent d’établir un lien de confiance avec sa clientèle (vendeurs et acheteurs) et donnent de la visibilité à son modèle d’affaires circulaire. 
  • François Pugliese, Elite
    N°6: Oser la nouveauté – «Il a fallu du courage pour emprunter cette voie.» François Pugliese, Elite. Elite n’est pas seulement une entreprise qui vend des matelas de confection artisanale, mais elle propose également aux hôtels un système de leasing en fonction de l’utilisation des lits. Les matelas sont équipés de capteurs numériques qui mesurent la durée d’occupation de chaque lit. L’hôtel paie ensuite en fonction de l’utilisation effective du lit. Ce système permet un suivi de l’usure du matelas, une rotation des lits et garantit la qualité de la literie. Selon une étude récente, un facteur de réussite déterminant pour la PME a été d’explorer en terre inconnue. Dans le cas d’Elite, cela implique en retour de trouver des partenaires et une clientèle qui sont aussi ouverts à la nouveauté.   
  • Isa Schindler, 2nd Peak
    N°6: Oser la nouveauté – «Pour être à même d’apprécier l’état des articles outdoor usagés, il faut des compétences qui n’étaient pas demandées jusqu’ici.» Isa Schindler, 2nd Peak. Depuis 2020, 2nd Peak rachète à des particuliers des habits et des équipements de montagne et outdoor usagés et les revend. L’entreprise propose aussi des services de location, d’entretien et de réparation. Ainsi, les clients s’en tirent à meilleur compte et, de plus, on économise des ressources, de l’énergie et du CO2, tout en réduisant la production de déchets. L’offre de la boutique en ligne est complétée par deux magasins, à Berne et à Zurich. Selon une étude récente, un facteur de réussite décisif pour la PME est que la fondatrice et son équipe ont eu le courage et l’ouverture de s’engager en terre inconnue. 
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    N°7: Créer une marge de manœuvre financière – Développer des stratégies pour se sécuriser financièrement afin de réduire le risque économique et de se donner les moyens d’innover.

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    N°8: Poursuivre une vision claire – Définir une orientation claire, qui encadrera les décisions et les stratégies.

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    N°9: Ne pas oublier le marché B2B – Identifier les potentiels dans le segment business-to-business pour tirer profit des économies d’échelle et de la transparence.

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    N°10: Collaborer à l’échelle sectorielle et intersectorielle – Lancer et entretenir des coopérations dans l’ensemble du secteur et au-delà, sur toute la chaîne de valeur, afin de créer des synergies et de surmonter des défis communs.

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    N°11: Participer activement à l’élaboration des conditions-cadres – S’engager politiquement et socialement afin d’améliorer les lois, les normes, les processus et les connaissances en matière d’économie circulaire.

  • Andreas von Euw, BURRI public elements
    N°7: Créer une marge de manœuvre financière – «BURRI est un atelier traditionnel. Nous faisions de l’économie circulaire avant que le terme ne soit inventé.» Andreas von Euw, BURRI public elements. BURRI propose un large éventail de produits pour l’aménagement de l’espace public, des éléments d’infrastructure pour les arrêts de transports publics aux éclairages, en passant par les simples bancs et la signalisation routière. La PME a de tout temps accordé beaucoup d’importance à la longévité des produits, à la disponibilité des pièces de rechange et à la possibilité de démonter les constructions, de façon à ce que ses produits puissent être réparés, rafraîchis ou équipés de nouvelles technologies et soient utilisables pendant un ou plusieurs cycles de vie supplémentaires. Toutes les solutions mises en vente sont intégrées à des modèles de prolongation du cycle de vie (réparation, entretien, location, etc.). Selon une étude récente, un facteur déterminant de réussite pour la PME a été de se ménager dans son cœur de métier une marge financière lui permettant de mettre en place des innovations et de nouvelles idées commerciales.
  • Jeannette Morath, reCIRCLE
    N°8: Poursuivre une vision claire – «Dès le début, nous sommes restés fidèles à notre vision.» Jeannette Morath, reCIRCLE. reCircle a mis au point une alternative aux emballages jetables dans le segment de la restauration à l’emporter. Grâce aux boîtes et aux gobelets réutilisables, des millions de contenants jetables sont économisés chaque année dans les cafétérias, les restaurants, les take aways et les communes. Les contenants reCircle peuvent être lavés et réutilisés des centaines de fois. Selon une étude récente, un facteur de réussite décisif pour la PME est qu’elle a été guidée par une vision claire, qui sous-tend la stratégie et chaque décision prise.  
  • Cristiana Grossenbacher, Loopia
    N°9: Ne pas oublier le marché B2B –  «Nous avons rapidement remarqué que le B2B nous permettait d’atteindre beaucoup plus de gens.» Cristiana Grossenbacher, Loopia. Des solutions logicielles pour les revendeurs et les marques qui opèrent dans le domaine de la réutilisation, tel est le concept de la PME Loopia. Il permet au consommateur de vendre et d’acheter des produits de seconde main dans un environnement de commerce électronique familier. Loopia sort ainsi les modèles d’affaires circulaires de la confidentialité, car les produits usagés peuvent présenter une expérience de consommation comparable à celles des produits neufs. Selon une étude récente, un facteur de réussite décisif pour la PME est qu’elle a décelé le potentiel de la collaboration B2B et qu’elle tire profit d’économies d’échelles. 
  • Alberto Cerri, öbu – Verband für nachhaltiges Wirtschaften
    N°10: Collaborer à l’échelle sectorielle et intersectorielle – «Pour que les éléments de construction puissent être réutilisés à grande échelle, il faut des chaînes d’approvisionnement industrielles.» Alberto Cerri, öbu – L’association pour l’économie durable. RUSS, entendez «Re-Use of Steel Selections», est un projet de l’association pour l’économie durable öbu. Dans le secteur du bâtiment, les profilés en acier sont considérés comme particulièrement aptes à l’économie circulaire. Ils peuvent être modifiés et souvent directement intégrés dans une nouvelle construction. Cependant, la coordination nécessaire fait souvent défaut dans la pratique. Le projet vise donc la mise en place d’une chaîne de valeur ajoutée commerciale pour la collecte, la requalification et la distribution. Selon une étude récente, un facteur de réussite décisif du projet consiste dans la recherche de solutions à l’échelle de la branche et au-delà. 
  • Bigna Salzmann, FREITAG
    N°10: Collaborer à l’échelle sectorielle et intersectorielle – «Boucler le cycle de vie du produit, ça ne se fait pas tout seul, cela passe par des coopérations bien au-delà des murs de sa propre entreprise.» Bigna Salzmann, FREITAG. Les sacs robustes produits à partir de bâches de camion usagées ne sont plus à présenter : les sacs FREITAG sont déjà cultes. Mais la PME ne se contente pas de reconditionner des bâches de camions : l’échange, la réparation et le bouclage du cycle matières sont autant des stratégies circulaires qu’elle a intégrées à son modèle d’affaires. L’entreprise travaille en collaboration avec des acteurs en dehors de sa branche pour créer des synergies et surmonter des défis communs. C’est là un engagement qui, selon une récente étude, contribue de manière déterminante à la réussite de la PME. 
  • Rosanna Ulmi, Codha
    N°10: Collaborer à l’échelle sectorielle et intersectorielle – «Rassembler toutes les parties prenantes demande du temps, mais c’est crucial si l’on veut réussir.» Rosanna Ulmi, Codha. La Codha est une coopérative qui réalise des projets d’habitat solidaires dotés d’espaces intérieurs et extérieurs communs mutualisés, et qui implique activement les habitants dans la planification, la gestion et l’organisation du cadre de vie. Elle construit dans le respect de normes écologiques exigeantes et intègre le partage de véhicule au concept d’habitat. Selon une étude récente, un facteur de réussite décisif pour cette PME, qui vaut aussi bien dans le secteur immobilier qu’ailleurs, est la recherche et l’entretien de coopérations avec toutes les parties prenantes pour créer des synergies et surmonter les défis communs.
  • Karl Martin, sumami
    N°11: Participer activement à l’élaboration des conditions-cadres – «Pour réussir, nous devons instaurer une bonne collaboration avec tous les acteurs de la construction.» Karl Martin, sumami. sumami propose des prestations de conseil et d’accompagnement pour les projets de construction circulaires, en mettant la consommation de matériaux lors de la construction et la réutilisation au cœur de sa réflexion. Pour ce faire, la PME s’appuie aussi sur une plateforme en ligne pour l’échange de matériaux de construction usagés (useagain.ch). Selon une étude récente, un facteur de réussite décisif tient au fait que sumami collabore à l’échelle de la branche et au-delà. La PME fédère autour de ses idées, crée des synergies et relève les défis en collaboration. (Photo: ©buserhillphotography.com).

Obstacles

Différentes études montrent que le potentiel de l’économie circulaire n’est pas exploité en Suisse, bien que ses avantages économiques, écologiques et sociaux soient évidents. En cause, les nombreux obstacles que rencontrent les PME lorsqu’elles souhaitent adopter des modèles circulaires: 

  • manque de conscience et de connaissance des partenaires et des clients concernant la nature de l’économie circulaire

  • nécessité de changer des processus et des structures établies

  • efforts d’adaptation à fournir par la clientèle (facteur psychologique, disponibilité de l’offre, contraintes temporelles)

  • difficulté à formuler des propositions de valeur dans le contexte actuel

  • manque de temps et de financement pour les innovations technologiques et le développement de l’entreprise

  • manque de maturité des nouvelles technologies ou trop grande complexité de la mise en œuvre technique

  • manque d’expertise et de personnel qualifié pour la mise en œuvre

  • risque économique du fait de coûts d’investissement élevés et de l’incertitude liée à la propension à payer de la clientèle

  • lois et normes défavorables et absence d’instruments de promotion étatiques. 

Les facteurs de réussite identifiés ainsi que les recommandations pour les associations et les pouvoirs publics aident précisément à surmonter ces obstacles. Au sein de l’UE, certains États membres font de gros efforts pour agir dans ce sens. Il faut donc également améliorer les conditions-cadres en Suisse, pour éviter que les PME suisses de l’économie circulaire perdent en compétitivité.  

Pouvoirs publics / Associations / Organisations

Même si les PME suisses jouent un rôle central dans le développement des modèles commerciaux circulaires, elles ne peuvent pas à elles seules paver la voie vers une plus grande intégration des modèles circulaires dans l’économie suisse. L’étude de sanu durabilitas formule par conséquent également des recommandations à l’intention des acteurs publics et associatifs et des organisations en vue de promouvoir des modèles économiques circulaires. Les mesures proposées vont des incitations économiques aux instruments réglementaires, en passant par les activités d’information. 

Download POLICY BRIEF: Recommandations concernant la promotion de modèles d’affaires circulaires

Informations sur l'étude

Quelles sont les PME en Suisse qui se sont illustrées par une mise en œuvre réussie des modèles circulaires ? Qu’est-ce qui les a aidées à surmonter les obstacles et à opérer un changement d’échelle ? Quels sont les enseignements que leur expérience pourrait fournir à d’autres PME ? Voilà les questions sur lesquelles se penche une nouvelle étude sur la diffusion de l’économie circulaire. 

Sur mandat de l’OFEV et du SECO, le think and do tank sanu durabilitas a analysé la littérature scientifique, mené des échanges avec des PME suisses performantes dans le domaine de l’économie circulaire et interrogé des experts. À l’issue de cette démarche, 11 facteurs de réussite ont été identifiés pour les PME souhaitant s’intégrer dans un modèle circulaire. Le résumé de l’étude expose à l’intention des PME les stratégies favorisant une transition fructueuse vers l’économie circulaire et les moyens de surmonter les obstacles existants. 

Méthodologie

Les PME suisses sélectionnées pour l’étude proviennent de secteurs qui sont à la fois importants pour l’environnement et confrontés à un défi en termes de diffusion (cf. Stucki et Wörter 2022 : Statusbericht der Schweizer Kreislaufwirtschaft) : la construction/le logement, l’alimentation, la mobilité, l’industrie textile, et l’électronique. Toutes les PME ont adopté des modèles économiques circulaires de partage, de reconditionnement et de réutilisation, qui sont particulièrement économes en ressources: 

  • revendo
  • FREITAG
  • Burri
  • Rework
  • reCIRCLE
  • sumami
  • RUSS
  • Loopia
  • 2nd Peak
  • Rent a Bike
  • loopi
  • Codha
  • Sharley
  • OiOiOi
  • Elite

Après une analyse de la littérature scientifique, les connaissances réunies sur les obstacles et les facteurs de réussite lors de la mise en œuvre de modèles circulaires ont été affinées au cours d’échanges avec les PME. Les résultats confirment que les PME suisses participant à l’étude rencontrent des obstacles similaires à ceux identifiés par la recherche internationale. Les facteurs de réussite qui ressortent des discussions menées correspondent aussi globalement aux recommandations scientifiques. Mais elles ont toutefois permis de mettre en évidence des aspects spécifiques, potentiellement riches d’enseignements pour les PME suisses. 

Outre l’analyse de la littérature, l’étude s’appuie sur la méthode du groupe de discussion pour la collecte des données et l’analyse qualitative des données. Les entreprises ont été invitées à participer à l’un des groupes de discussion, dans lesquels elles ont été réparties en fonction de leur modèle d’entreprise. À des fins de validation et de contextualisation des résultats, cinq experts externes en économie circulaire ont été interrogés: 

  • Harald Desing (Empa) 

  • Stéphanie Estoppey (Studiocolony productdesign) 

  • Rahel Meili (Haute école spécialisée bernoise) 

  • Fabian Takacs (Université de Saint-Gall) 

  • Maja Wiprächtiger (realcycle GmbH) 

 

Download 11 clés du succes

Download Studie Diffusion von Kreislaufwirtschafts-Lösungen (en allemand)

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