La plate-forme du développement régional en Suisse

Zusammenarbeit und Kooperation

Collaboration et coopération: bases des projets de développement régional

Les projets de développement régional concernent le plus souvent de nombreux individus et groupes qui ont des points de vue différents et des exigences spécifiques. Les réseaux, les coopérations et d’autres formes de collaboration revêtent donc une grande importance pour le développement et la mise en œuvre des projets. La collaboration constitue aussi une mesure centrale pour atteindre un poids suffisant sur le marché (masse critique) ou des économies d’échelle et pour mettre en place des chaînes régionales de création de valeur ajoutée. Elle permet aussi de compléter les compétences et les ressources et constitue fréquemment la base du développement d’innovations. Plusieurs politiques ou programmes de promotion exigent même que différents partenaires soient impliqués dans les projets.
Comment réussir une collaboration et à quoi faut-il faire attention pour les projets de coopération?

 

  • Donner des impulsions et créer des incitations: Les projets concrets de collaboration et de coopération ont souvent besoin d’une impulsion ou d’une incitation pour voir le jour. Les organismes de développement régional tels que managements régionaux, associations professionnelles, etc., peuvent se mobiliser dans ce domaine. Les impulsions possibles peuvent par exemple être données par des manifestations de réseautage et des plateformes d’échanges qui rassemblent des partenaires potentiels, ou par des prestations préalables telles qu’analyses de potentiel et SWOT qui mettent en évidence la nécessité d’une action commune.
  • Avoir la volonté de collaborer: Les coopérations forcées sont le plus souvent vouées à l’échec. Il faut que les acteurs impliqués aient la volonté de collaborer. C’est seulement dans ce cas qu’ils seront suffisamment motivés et qu’ils s’identifieront au projet. L’acteur qui ne s’engage que superficiellement dans une collaboration et ne met en avant que ses propres intérêts rend toute coopération difficile.
  • Collaborer et coopérer précocement: Les problèmes économiques ou les successions déclenchent souvent des processus de coopération. Il est important d’agir en amont et de ne pas attendre que les problèmes s’aggravent. Développer une collaboration sous la pression du temps est difficile et limite la marge de manœuvre.
  • Choisir les bons partenaires: Le choix des partenaires dépend des objectifs à atteindre avec la collaboration. Des conditions de base importantes sont des intérêts ou des problèmes analogues, des sympathies personnelles, le besoin d’échanges et de transferts de savoir, etc. Pour accroître la valeur ajoutée régionale, une collaboration verticale qui suit les chaînes de services et de création de valeur ajoutée, ou horizontale qui vise à atteindre une masse critique, peut aboutir au résultat souhaité. La mise en réseau d’entreprises de différents secteurs ou d’entreprises avec des institutions de recherche ainsi que les partenariats public-privé constituent également une bonne base pour les projets de coopération. La collaboration au-delà des frontières cantonales, régionales ou nationales peut aussi offrir des perspectives et des possibilités nouvelles. Des savoir-faire complémentaires ainsi que des compétences et des expériences différentes favorisent l’obtention de solutions et de produits innovants. Des différences trop grandes entre les acteurs impliqués peuvent toutefois entraîner des désaccords insurmontables et compromettre les solutions fondées sur le partenariat.

 

Partnerwahl

 

  • Créer une perception commune du projet: Une collaboration réussit lorsque les acteurs impliqués s’engagent pour un objectif commun et orientent leurs actions vers celui-ci. Les mentalités et les jargons différents entre branches recèlent le risque que les partenaires de projet mènent un dialogue de sourds. Au début, les participants doivent donc pouvoir échanger leurs vues au sujet de leurs motivations personnelles, de leurs contributions possibles au projet et de leurs attentes par rapport à sa conception et à ses résultats. Cela crée une perception commune du projet et favorise la confiance mutuelle. Les déficits de communication font obstacle à la collaboration.
    Des méthodes comme la «fleur des flux» ou les «modèles mentaux» aident à atteindre une conception commune du projet. L’élaboration commune d’un modèle d’efficacité du projet peut aussi être utile. Ce modèle aide en outre à ne pas perdre de vue les objectifs et les effets du projet.
    • Vous trouverez des informations supplémentaires sur le travail avec des modèles d’efficacité dans le dossier thématique «Orientation vers l’efficacité»
    • Vous trouverez des informations complémentaires sur la «fleur des flux» et les «modèles mentaux» dans le Guide pratique pour un développement régional réussi (chap. 4.8):
  • Partir d’intérêts communs: Les divers partenaires d’un projet ont la plupart du temps des intérêts et des motifs de coopération différents. Il existe souvent des situations de concurrence. Il faudrait donc se concentrer sur les intérêts, les besoins et les problèmes communs ainsi que sur les objectifs qu’il est possible d’atteindre en commun. C’est surtout au début d’une collaboration qu’il est utile de souligner les points communs. Mais par la suite, il faut aussi reprendre les thèmes controversés et les points de conflit. 
  • Concevoir la diversité comme une opportunité et être prêt à faire des compromis: Une collaboration fructueuse requiert de l’ouverture à d’autres idées et méthodes de travail. Les aptitudes demandées sont l’empathie, la capacité de gérer les différences et l’esprit de compromis.
  • Apporter des avantages et une valeur ajoutée et les mettre en évidence: L’acteur qui ne voit pas le sens et la valeur ajoutée de la collaboration n’y participe pas, ne s’investit pas ou ne perçoit la collaboration que comme une charge supplémentaire. La collaboration doit apporter une utilité concrète et tangible aux acteurs impliqués et/ou contribuer à la réalisation de leurs objectifs. Le fait d’axer la collaboration sur des mesures ou des produits concrets rend l’utilité tangible.
  • Garantir une répartition compréhensible et acceptée des avantages et des coûts de la coopération: L’utilité d’une collaboration n’est jamais égale pour tous les participants. Sur ce point, il faut passer par une procédure de répartition compréhensible, transparente et acceptée par tous les participants. L’utilité, les avantages et les coûts varient au cours du temps et doivent sans cesse être reconsidérés.
  • Créer des structures et des règles claires avec suffisamment de flexibilité: Une collaboration qui fonctionne a besoin de structures et de règles claires – ce qui inclut aussi des règles sur la façon de prendre les décisions. Ces structures et ces règles garantissent la continuité de la collaboration même en cas de changements de personnel. Pour qu’il reste possible de s’adapter aux changements des conditions-cadres et des besoins, les règles et les structures doivent permettre une certaine flexibilité.
  • Tenir compte des différences en termes de compétences, de processus et de rythmes pour prendre les décisions: Tant les partenaires d’un projet que les membres des groupes d’accompagnement et de pilotage ne disposent pas toujours des mêmes pouvoirs de décision. Ils sont en outre fréquemment impliqués dans des processus décisionnels différents qui peuvent demander une durée variable. Il faut en tenir compte pour la collaboration et le travail sur le projet.
  • Donner aux projets une structure modulaire et les mettre en œuvre progressivement: Le déroulement simultané d’un trop grand nombre de processus peut entraîner des blocages. Un projet de coopération peut être mis en œuvre progressivement lorsqu’il est réparti en différents modules. Ce procédé permet en outre de développer et de consolider petit à petit la confiance nécessaire pour un déroulement réussi du projet et de la collaboration.
  • Permettre une géométrie variable pour participer au projet: Les intérêts et les compétences des acteurs impliqués peuvent varier fortement même lorsque l’objectif poursuivi est commun d’un point de vue global. Une approche pour relever ce défi consiste à créer des groupes de travail thématiques ou des sous-groupes de projet qui traitent séparément certaines parties du projet. Il faut toutefois garantir les échanges entre ces groupes.
  • Évaluer l’effort de manière réaliste: Les projets de coopération impliquent souvent un effort de coordination important et sont donc coûteux et chronophages. Il faut en tenir compte dans la planification et la mise en œuvre.
À quoi faut-il prêter une attention particulière en cas de collaboration dans des espaces fonctionnels?

 

Les échanges intensifs au-delà des frontières de la commune, du canton et de plus en plus aussi du pays sont quotidiens. Les entreprises elles aussi cherchent et trouvent leurs clients, leurs partenaires commerciaux et leur personnel qualifié sans tenir compte des limites traditionnelles. De nombreux défis sont plus faciles à relever en collaboration avec des partenaires d’autres régions, cantons ou pays. La collaboration et les projets dans les espaces fonctionnels en tiennent compte.
Différents contextes, stratégies, règlements, procédures et cultures se rencontrent dans les espaces fonctionnels. Ils recèlent un potentiel pour de nouvelles idées et des innovations, mais peuvent aussi entraver les projets communs. Les intérêts communaux, cantonaux ou nationaux ne cessent en outre de faire obstacle à une collaboration entre territoires. Les approches suivantes peuvent contribuer à la réussite de la collaboration :

 

  • Promouvoir la collaboration par une stratégie commune ou un fonds commun: Une stratégie interrégionale commune et/ou un fonds commun destiné au développement de projets peuvent créer un cadre de développement et des incitations pour la collaboration et la conception de nouvelles idées.
  • Mettre en évidence les défis spécifiques et les potentiels de l’espace fonctionnel: Pour le périmètre d’un espace fonctionnel, contrairement par exemple aux cantons ou aux communes, il n’existe la plupart du temps que peu ou même pas du tout de données ou d’études auxquelles on peut faire appel pour analyser les potentiels ou les problèmes. La récolte de données et d’informations sur l’espace fonctionnel peuvent mettre en évidence des actions possibles ou nécessaires et favoriser ainsi le développement de projets communs.
  • Trouver l’équilibre entre top-down et bottom-up: La collaboration dans les espaces fonctionnels étendus implique l’existence de grands projets stratégiques. En général, le développement de ceux-ci requiert une certaine approche top-down. Celle-ci peut provoquer des résistances. Pour qu’un projet réussisse, il est cependant indispensable qu’il soit accepté et soutenu par les acteurs locaux. Le juste équilibre entre top-down et bottom-up est donc important.
  • Utiliser ou créer des structures et des réseaux interterritoriaux pour développer des projets: Les institutions et les structures de droit public ou du secteur privé ont fréquemment une vocation régionale, cantonale ou nationale. Les structures, les plateformes ou les réseaux interterritoriaux peuvent donc jouer un rôle important pour le développement et la mise en œuvre de projets dans les espaces fonctionnels. Là où ces structures et ces canaux d’échanges font défaut, il est possible d’en créer de nouveaux pour promouvoir et soutenir la collaboration et les projets de coopération.
  • Remédier aux lignes directrices différentes par la flexibilité: Des stratégies, des règlements, des directives et des processus différents peuvent entraver les projets de collaboration. Il faut suffisamment de flexibilité de la part des acteurs pour que les projets deviennent possibles et que les marges de manœuvre ne soient pas trop restreintes.
  • Utiliser les moyens de communication numérique et entretenir un contact direct: Les moyens de communication numérique offrent de nombreuses possibilités pour entretenir les échanges à distance. Mais le contact personnel direct reste indispensable – notamment dans la phase de développement d’un projet. Il aide à mieux faire connaissance, à mieux se comprendre et crée la confiance nécessaire pour la mise en œuvre commune du projet.
Autres conseils et outils
  • Le site web du projet EPSON «ACTAREA» propose un manuel et des informations complémentaires qui intéresseront les acteurs de la coopération. 
  • Théorie du conflit: Vous trouverez des bases théoriques pour la prévention de conflits sérieux, mais aussi pour la gestion de conflits et de litiges existants sous: www.agripedia.ch/zusammenarbeit/fr/ 
 

 

Promotion de la collaboration dans le cadre de la Nouvelle politique régionale (NPR)
Pour promouvoir durablement les innovations, la création de valeur ajoutée et la compétitivité, la Confédération et les cantons ont soutenu par la NPR diverses formes de collaboration et de projets de coopération – entre régions et cantons, entre institutions publiques et privées, mais aussi entre différents secteurs ou branches économiques et entre différentes entreprises. Informations supplémentaires sur la NPR


Promotion de la coopération transfrontalière dans le cadre d’Interreg
La Confédération et les cantons soutiennent la participation de partenaires suisses à des projets transfrontaliers et transnationaux dans le cadre d’Interreg, d’ESPON et d’URBACT. Informations supplémentaires sur Interreg, ESPON et URBACT

 

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